Le 17 mai 2025
Volume 43, Numéro 5
Dynamique d’un régime autoritaire
Saviez-vous Que...

Dynamique d’un régime autoritaire

Un message «punché à l’entrée-Est de la route Jean

Pour être bien compris par tout le monde, ce panneau de limite de vitesse indique par son affichage et son inclinaison que c'est 50 maximum.

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Dynamique d’un régime autoritaire

Ce qui permet à la tyrannie de s'exercer et de durer, c'est la couardise de tous ceux qui lui sont inféodés. En 1945, au procès de Nuremberg pour crime contre l'humanité, les monstres génocidaires du régime nazi, qui travaillaient à «la solution finale» dans les camps de la mort, répétaient systématiquement pour leur défense : « on ne faisait qu'obéir aux ordres ».

Après 6 millions d'assassinats dans des contextes d'une cruauté sadique inimaginable, où étaient le libre arbitre et l'humanité de ces bourreaux, ce que nous appelons la conscience? L'histoire démontre ad nauseam que quand la racaille prend le pouvoir, une déferlante de peur et de folies balaie le monde. 

À toutes les époques et sur tous les continents, les grands salauds tyranniques ont fait régner la terreur, tuer des millions d'innocents sans aucune considération pour leur propre peuple. Ces êtres malfaisants, très souvent à l'esprit dérangé, ont semé le désordre, fait naître l'injustice et l'impunité et ont pris un malin plaisir à torturer, humilier, assassiner souvent de façon massive. Leur prise de contrôle de l'État, (armée, police, juges, renseignements) fait en sorte que tout est décidé par une seule personne de façon arbitraire, faisant fi des conséquences. En démocratie, ce sont les contre-pouvoirs qui jouent le rôle d'équilibre dans le fonctionnement de l'État habituellement. La républicaine Liz Cheney qualifiera le président « d'homme mesquin, vindicatif, cruel et instable qui veut être un tyran ».

Après lui avoir donné l'immunité totale pendant son mandat présidentiel, la Cour suprême pro Trump l'a même autorisé à utiliser l'armée pour éliminer ses rivaux. Si Néron, dans un excès de délire paranoïde, avait mis le feu à la ville de Rome en 64, le «tyran Orange» a quant à lui déclenché une conflagration planétaire ignorant les traités, l'amitié entre les peuples et le plus élémentaire respect pour ses commettants. Les grandes purges à la Staline, version Trump, sont déjà en marche par ses nombreux assauts et décrets contre sa propre démocratie. Une horreur absolue envers les médias, l'éducation, la science, la santé etc.

Pour parvenir à leurs fins mégalomanes, les tyrans ont besoin de l'appui inconditionnel, aveugle même et totalement soumis d'une «clique d'oligarques agglutinée à eux par une combinaison de récompenses et de menaces» (Normand Lester). Heureusement, les tyrans sont mortels et leur fin de vie souvent tragique.

Gengis Khan, Caligula, Attila le Hun, Ivan le terrible: là où ils passent, tout le monde trépasse. Plus près de nous, Staline, Mussolini, Hitler, Salazar, Franco, Mao, Tito, Ceausescu, Pol Pot, Idi Amin Dada, Saddam Hussein, Kim Jong-Un, Bachar al-Assad, Poutine, etc. Tous sont emportés de façon tragique, souvent par suicide, et ils sont honnis par l'histoire, craints de leur vivant et méprisés pour l'éternité par la suite.

Malheureusement, l'histoire se répète et l'humanité n'est jamais à l'abri des pires excès. 

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Sur un tout autre registre, je vous offre ce poème que j'ai écrit à 15 ans en 1962.

Donc, soyez indulgents.

Si l'adolescence est une sorte de printemps dans notre vie, je profite de ce mois de mai printanier pour vous offrir cette œuvre de jeunesse de 120 vers qui est divisée en 15 strophes de 8 vers. Le poème est construit en crescendo, puis en diminuendo.

La chanson des saisons.

Soleil et fleurs,

Merveilles des heures,

Beaux jours où court,

L'amour des cœurs.

Dans le lit des vallons,

Croît l'épi,

La moisson couleur d'or

Et qui dort à la mort

Des saisons.

Après la faux

Le vent s'accroît

Et le roseau

Pâle se broie.

Le ciel se tache,

Le sol se cache

Du sang que crachent

Les arbres hauts.

Et les feuilles d'or

Dans le tourbillon

Qui mène à la mort,

Tombent sans raison,

Comme le torrent,

Chassé par le temps,

Fuit vers l'élément,

Cité des poissons.

Des célestes concerts,

Je n'entends plus les notes;

Mais sur le sol désert

Le vent siffle et tremblote

Comme un lys le matin,

Frissonnant au jardin

Près du ruisseau sans fin

Où les canards clapotent.

C'est la mort qui va et vient,

Touchant de ses ailes noires

La forêt dont le destin

S'assombrit avec les soirs.

Cette eau qui n'est

plus limpide

Se glace en des lacs livides,

Près des arbres qui se rident

Envahis du désespoir.

L'hiver s'en vient, le ciel

Est sombre,

L'obscurité toujours grandit;

Le vent s'est tu dans

La pénombre,

Les animaux se sont blottis.

Soudain, le silence se brise.

Un vent très fort balaie la brise

Et le sombre élément se grise.

C'est la mère qui sort

De son lit.

La neige relie le ciel à la terre.

Le vent hurle à rendre

l'âme à Satan,

Qui l'incite, ainsi que ceux

Des enfers,

À montrer sa rage tel

Un méchant.

De ma chambre de

Ténèbres remplie,

J'entends le toit qui tremble

Sur mon nid

Et la porte qui chante

Un air maudit.

Les tornades courent

Sur le sol blanc.

Roi des tempêtes,

Mets ta main

Sur la fureur qui se déchaîne.

Calme ce courroux et demain

Les saisons n'auront

Plus de haine.

Qu'au ciel meure

Ce souffle froid,

Pour que ce cri sorte de moi :

« De l'univers tu es le roi,

Car ton bras est fort

Comme un chêne ».

Un vent paisible erre encore,

Tornades et cris de l'enfer

Sont partis avec l'aurore

Et laisse un soleil amer

Qui berce une épaisse brume

Sur les vieillards qui

S'enrhument

Et sur les arbres qui hument

La fraîche bise de mer.

Des glaçons, des frimas

Et des grands froids nordiques,

Les forêts et les bois

Ne souffrent plus réplique.

Le grand astre du jour

Broie la neige, toujours

De sa chaleur de four,

De ses rayons obliques.

Et blanche elle fond,

Gonflant rivières

Et grands lacs profonds,

Qui noient dans la mer

Leurs eaux bouillonnantes,

Dévalant les pentes

Et comblant les fentes

Qui leur font travers.

De gros bourgeons

Croient aux bois nus;

Les beaux pigeons

Sont revenus

Et les parures de la nature

Sereine et pure apparaîtront.

Les oiseaux sont joyeux

Car bientôt vient vers eux

Un soleil sans pareil

À l'éveil radieux.

Des Blancs calices

Formant les lys

De pâles pétales

S'étalent et glissent.

Denys Claveau.