Un message «punché à l’entrée-Est de la route Jean
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Dynamique d’un régime autoritaire
Ce qui permet à la tyrannie de s'exercer et de durer, c'est la couardise de tous ceux qui lui sont inféodés. En 1945, au procès de Nuremberg pour crime contre l'humanité, les monstres génocidaires du régime nazi, qui travaillaient à «la solution finale» dans les camps de la mort, répétaient systématiquement pour leur défense : « on ne faisait qu'obéir aux ordres ».
Après 6 millions d'assassinats dans des contextes d'une cruauté sadique inimaginable, où étaient le libre arbitre et l'humanité de ces bourreaux, ce que nous appelons la conscience? L'histoire démontre ad nauseam que quand la racaille prend le pouvoir, une déferlante de peur et de folies balaie le monde.
À toutes les époques et sur tous les continents, les grands salauds tyranniques ont fait régner la terreur, tuer des millions d'innocents sans aucune considération pour leur propre peuple. Ces êtres malfaisants, très souvent à l'esprit dérangé, ont semé le désordre, fait naître l'injustice et l'impunité et ont pris un malin plaisir à torturer, humilier, assassiner souvent de façon massive. Leur prise de contrôle de l'État, (armée, police, juges, renseignements) fait en sorte que tout est décidé par une seule personne de façon arbitraire, faisant fi des conséquences. En démocratie, ce sont les contre-pouvoirs qui jouent le rôle d'équilibre dans le fonctionnement de l'État habituellement. La républicaine Liz Cheney qualifiera le président « d'homme mesquin, vindicatif, cruel et instable qui veut être un tyran ».
Après lui avoir donné l'immunité totale pendant son mandat présidentiel, la Cour suprême pro Trump l'a même autorisé à utiliser l'armée pour éliminer ses rivaux. Si Néron, dans un excès de délire paranoïde, avait mis le feu à la ville de Rome en 64, le «tyran Orange» a quant à lui déclenché une conflagration planétaire ignorant les traités, l'amitié entre les peuples et le plus élémentaire respect pour ses commettants. Les grandes purges à la Staline, version Trump, sont déjà en marche par ses nombreux assauts et décrets contre sa propre démocratie. Une horreur absolue envers les médias, l'éducation, la science, la santé etc.
Pour parvenir à leurs fins mégalomanes, les tyrans ont besoin de l'appui inconditionnel, aveugle même et totalement soumis d'une «clique d'oligarques agglutinée à eux par une combinaison de récompenses et de menaces» (Normand Lester). Heureusement, les tyrans sont mortels et leur fin de vie souvent tragique.
Gengis Khan, Caligula, Attila le Hun, Ivan le terrible: là où ils passent, tout le monde trépasse. Plus près de nous, Staline, Mussolini, Hitler, Salazar, Franco, Mao, Tito, Ceausescu, Pol Pot, Idi Amin Dada, Saddam Hussein, Kim Jong-Un, Bachar al-Assad, Poutine, etc. Tous sont emportés de façon tragique, souvent par suicide, et ils sont honnis par l'histoire, craints de leur vivant et méprisés pour l'éternité par la suite.
Malheureusement, l'histoire se répète et l'humanité n'est jamais à l'abri des pires excès.
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Sur un tout autre registre, je vous offre ce poème que j'ai écrit à 15 ans en 1962.
Donc, soyez indulgents.
Si l'adolescence est une sorte de printemps dans notre vie, je profite de ce mois de mai printanier pour vous offrir cette œuvre de jeunesse de 120 vers qui est divisée en 15 strophes de 8 vers. Le poème est construit en crescendo, puis en diminuendo.
La chanson des saisons.
Soleil et fleurs,
Merveilles des heures,
Beaux jours où court,
L'amour des cœurs.
Dans le lit des vallons,
Croît l'épi,
La moisson couleur d'or
Et qui dort à la mort
Des saisons.
Après la faux
Le vent s'accroît
Et le roseau
Pâle se broie.
Le ciel se tache,
Le sol se cache
Du sang que crachent
Les arbres hauts.
Et les feuilles d'or
Dans le tourbillon
Qui mène à la mort,
Tombent sans raison,
Comme le torrent,
Chassé par le temps,
Fuit vers l'élément,
Cité des poissons.
Des célestes concerts,
Je n'entends plus les notes;
Mais sur le sol désert
Le vent siffle et tremblote
Comme un lys le matin,
Frissonnant au jardin
Près du ruisseau sans fin
Où les canards clapotent.
C'est la mort qui va et vient,
Touchant de ses ailes noires
La forêt dont le destin
S'assombrit avec les soirs.
Cette eau qui n'est
plus limpide
Se glace en des lacs livides,
Près des arbres qui se rident
Envahis du désespoir.
L'hiver s'en vient, le ciel
Est sombre,
L'obscurité toujours grandit;
Le vent s'est tu dans
La pénombre,
Les animaux se sont blottis.
Soudain, le silence se brise.
Un vent très fort balaie la brise
Et le sombre élément se grise.
C'est la mère qui sort
De son lit.
La neige relie le ciel à la terre.
Le vent hurle à rendre
l'âme à Satan,
Qui l'incite, ainsi que ceux
Des enfers,
À montrer sa rage tel
Un méchant.
De ma chambre de
Ténèbres remplie,
J'entends le toit qui tremble
Sur mon nid
Et la porte qui chante
Un air maudit.
Les tornades courent
Sur le sol blanc.
Roi des tempêtes,
Mets ta main
Sur la fureur qui se déchaîne.
Calme ce courroux et demain
Les saisons n'auront
Plus de haine.
Qu'au ciel meure
Ce souffle froid,
Pour que ce cri sorte de moi :
« De l'univers tu es le roi,
Car ton bras est fort
Comme un chêne ».
Un vent paisible erre encore,
Tornades et cris de l'enfer
Sont partis avec l'aurore
Et laisse un soleil amer
Qui berce une épaisse brume
Sur les vieillards qui
S'enrhument
Et sur les arbres qui hument
La fraîche bise de mer.
Des glaçons, des frimas
Et des grands froids nordiques,
Les forêts et les bois
Ne souffrent plus réplique.
Le grand astre du jour
Broie la neige, toujours
De sa chaleur de four,
De ses rayons obliques.
Et blanche elle fond,
Gonflant rivières
Et grands lacs profonds,
Qui noient dans la mer
Leurs eaux bouillonnantes,
Dévalant les pentes
Et comblant les fentes
Qui leur font travers.
De gros bourgeons
Croient aux bois nus;
Les beaux pigeons
Sont revenus
Et les parures de la nature
Sereine et pure apparaîtront.
Les oiseaux sont joyeux
Car bientôt vient vers eux
Un soleil sans pareil
À l'éveil radieux.
Des Blancs calices
Formant les lys
De pâles pétales
S'étalent et glissent.
Denys Claveau.