Le 11 décembre 2024
Volume 42, Numéro 10
Afeas de St-Jean-Vianney
AFEAS

Afeas de St-Jean-Vianney

Un hommage que j'ai composé aux funérailles de notre amie Anna Harvey.

Texte lu par Pierrette Lavoie, secrétaire de la Fadoq et Rolande Lavoie, présidente de l'Afeas.

Nous nous adressons à vous, au nom de l'Afeas, de la Fadoq, des bénévoles de la bibliothèque et des Chevaliers de Colomb.

Le jour est venu pour nous, en ce lieu, de rendre un ultime hommage à Anna, cette femme étonnante et si élégante. Le prénom Anna vient d'un mot Hébreux qui veut dire «gracieux», ce qui lui convenait très bien. Anna avait un sens de l'analyse qui exigeait beaucoup d'elle-même; avec le goût du travail bien fait, de l'œuvre accomplie, Anna aimait l'ordre, la mesure et la justice. Elle était impliquée dans sa communauté, bénévole à la bibliothèque pendant plusieurs années, impliquée à la Fadoq comme vice-présidente et un soutien indispensable pour notre présidente, Marie-Blanche Brassard. Une bonne joueuse de cartes, redoutable pour certains. On s'est laissé dire qu'elle était le souffre douleur de Rosaire Tremblay, mais Anna était tellement subtile qu'elle devait le laisser gagner, sans tricher bien entendu. Elle avait un petit côté espiègle qui la rendait attachante, mais elle avait également son franc-parler qui ne laissait aucun doute sur ses opinions.

Elle était fonceuse, aimait agir en pionnière, relever des défis, prendre des initiatives. Elle a été une des fondatrices de la Bibliothèque de la Rivière. Anna a touché beaucoup de personnes dans son sillage, entre autres par son implication à la pastorale pendant des lustres ainsi que dans la chorale les Messagers.

Nous souhaitons souligner d'une façon particulière notre attachement envers elle par la symbolique de deux objets qui lui étaient familiers : des fils noirs qui représentent la perte, le deuil et les fils blancs: la sagesse, la paix, la sérénité et l'amour éternel. Avec Anna quand nous terminions un travail sur un métier, il ne fallait surtout pas gaspiller «un fil» et quand elle nous voyait jeter du fil, elle nous disait: «vous êtes gaspilleuses; avec des petits bouts de fils, cela fait des serviettes solides». Disons que nous passions au «cash» un peu, surtout quand elle nous disait avec son petit sourire: «j'vais vous dompter mes petites «mosus». Avec elle, il fallait prendre les bonnes pédales comme les meilleures décisions. Mais elle était d'une patience infinie avec nous et prêchait par l'exemple en joignant tous ses bouts de fils avec le nœud du tisserand, ce qu'on appelle aussi le nœud de l'écoute. Anna, quand nous étions seules avec elle, savait tisser des liens très forts. Aujourd'hui, si vous nous le permettez, ainsi qu'aux personnes qui désirent se joindre à nous, je vous demande de prendre le temps de venir attacher un fil blanc avec un fil noir pour démontrer que durant la trame de nos vies, il y a des hauts et des bas, des peines, des pardons, des joies, des enchantements et aussi des beaux moments de bonheur. Anna était notre fil de chaîne.

Merci Caroline d'avoir pris soin d'elle et de l'avoir si bien accompagnée dans les derniers moments de sa vie.

Anna, tu es une personne qui nous est chère, et tu nous manqueras. Toi, qui as toujours su écouter, qui as toujours souri, même lorsque les moments étaient difficiles. Jamais tu ne t'es plainte. Ton courage face à la maladie, ton acceptation de l'inéluctable, ta sérénité jusqu'à la fin, ont fait de toi un être lumineux qui suscite l'admiration de tous.

Merci de nous avoir donné le plaisir de te côtoyer, merci pour ton engagement constant. Nous gardons de toi le souvenir d'une femme énergique et fière de ses convictions. Tu es allée retrouver ton cher Raymond qui devait bien commencer à s'ennuyer un peu.

Et ne t'inquiète pas pour nous, tu as réussi à créer une relève à l'Afeas et nous allons être dignes de toi. Voici une petite pensée de Benoît Marchon :

“L'Arbre et la graine” – Benoît Marchon

Quelqu'un meurt, et c'est comme des

pas qui s'arrêtent.

Mais si c'était un départ pour

un nouveau voyage ?

Quelqu'un meurt, et c'est comme

un arbre qui tombe.

Mais si c'était une graine germant

dans une terre nouvelle ?

Quelqu'un meurt, et c'est comme

une porte qui claque.

Mais si c'était un passage s'ouvrant

sur d'autres paysages ?

Quelqu'un meurt, et c'est comme

un silence qui hurle.

Mais s'il nous

aidait à entendre

la fragile

musique de

la vie ?

Au revoir

chère Anna,

Merci de nous avoir aimés

Journée de la femme

Lors d'un magnifique souper, bien orchestré par Marlène Tremblay, afin de souligner la « Journée de la femme», nous avions comme invitée madame Carmen Bernier, non-voyante.

En femme épanouie et positive, Carmen nous a raconté son histoire avec un petit brin d'humour mais d'une façon si attachante. Enseignante de profession, sa vie a basculé sans avertissement. Elle nous dit tout simplement : «d'enseignante je suis devenue apprenante et j'en apprends chaque jour».

Suite à une méningite bactérienne, Carmen est devenue aveugle du jour au lendemain et les médecins ont dû lui provoquer un coma de 5 jours sur un respirateur artificiel. Quand elle est sortie du coma, son entourage lui posait souvent la question : « Est-ce que tu vois? Non, non je ne vois pas ». J'ai pris ça au fur et à mesure des choses » dit-elle. « Si on se rappelle, il y a quelques années, un joueur de hockey était décédé des suites de la même sorte de méningite». Elle nous dit tout bonnement: «j'ai eu une autre chance, je vais donc l'accueillir en étant positive; je n'ai pas pleuré, mais je ne sais pas pourquoi.» Carmen a conservé tout son potentiel; c'était une de ses inquiétudes que la bactérie attaque d'autres parties de son cerveau et à l'entendre parler, d'évidence, tout est à sa place.

Elle nous évoque avoir eu 3 sortes de « désolances » : premièrement, celle de ne plus prendre de photos; c'était un hobby pour elle puisque c'était son intention à la retraite de suivre des cours. Deuxièmement, elle se désole de ne jamais voir les visages des futurs enfants de sa fille, mais Carmen nous indique qu'elle n'est pas encore grand-mère et troisièmement, il lui restait 3 ans avant de prendre sa retraite et elle aurait bien voulu voyager parce que c'était une très grande voyageuse.

Elle s'est acclimatée rapidement, elle était très bien entourée et elle signale fièrement qu'elle n'est pas tombée dans la « désolance ». Elle a appris pendant 2 ans avec la canne et ce n'était pas toujours évident. Et c'est là qu'elle a demandé un chien « Mira » pour l'aider dans ses déplacements. 

Elle n'est pas seule à la maison; son conjoint l'a soutenue et il a poussé beaucoup pour qu'elle redevienne l'indépendante qu'il a connue. Carmen a beaucoup de projets; elle suit des cours de yoga, cardio-cerveau, des cours de céramique pour s'imprégner du côté tactile qui était fort intéressant, des cours d'anglais pour ne pas perdre ce qu'elle a appris parce qu'éventuelle-ment elle aimerait recommencer à voyager; il y a 7 ans, elle n'aurait jamais pensé qu'elle pourrait refaire des voyages.

Une personne lui a posé la question : «Est-ce que, dans votre sommeil, vous rêvez en couleur»? Elle s'est empressée de lui répondre: «Oui, oui je rêve en couleur et j'aime tellement rêver».

Carmen est très impliquée entre autres dans le mouvement APHV (Association Provincial Handicapés Visuels).

Elle a demandé un chien « Mira » pour continuer son implication, ses projets. Mais pour avoir un chien-guide, cela demande beaucoup. Ce qu'il est important de savoir, le chien-guide est prêté aux bénéficiaires. Cela se déroule sur une période de 30 jours à l'hébergement de la Fondation MIRA pour l'acquisition d'un premier chien-guide, ce qu'a vécu Carmen.

Merci Carmen de nous avoir donné une belle marque de confiance en nous racontant ton vécu depuis 7 ans. Tu es un modèle de courage et de persévérance.

Les personnes désirant faire un don à « Mira », vous pouvez le faire en ligne.

50 ans de l'Afeas St-Jean-Vianney

Nous sommes à la préparation du 50ième de l'Afeas St-Jean-Vianney qui aura lieu au mois de septembre.